La Directive Cadre sur l’Eau fixe des objectifs de qualité et des délais d’atteinte aux 40 masses d’eau superficielles ou souterraines du bassin : 60 % d’entre elles ont un objectif de bon état global fixé à 2015. Si l’état chimique de ces masses d’eau n’a pu être défini, le bon état écologique est quant à lui atteint aujourd’hui pour 51 % des masses d’eau superficielles (cours d’eau et plans d’eau). Pour les masses d’eau cours d’eau, l’état biologique est bien souvent le paramètre déclassant, lié à des indices biologiques diatomées moyens ou médiocres.
Bien que la qualité des eaux sur le territoire du SAGE Loire amont soit globalement bonne, il apparaît localement des secteurs plus dégradés, voire très dégradés. Il s’agit notamment des zones situées autour du Puy-en-Velay (confluence entre la Borne et la Loire et entre la Loire et la Sumène) pour les paramètres physico-chimiques et hydrobiologiques (diatomées). Le phosphore est le paramètre physico-chimique le plus déclassant et cristallise, malgré une amélioration des connaissances, toujours de nombreuses interrogations. Concernant le paramètre pesticides, le plateau du Devès (sous-bassin de la Borne et Loire-Méjéanne) et l’Yssingelais sont concernés. Le constat fait est également celui d’un manque de suivi et donc de connaissance de la qualité des eaux superficielles et souterraines vis-à-vis des phytosanitaires.
Les principales altérations observées sont essentiellement à mettre en relation avec les pressions de rejets anthropiques :
- de l’assainissement et de l’industrie de l’agglomération ponote et alentours : les efforts portés sur le parc épuratoire du bassin ont permis une amélioration de la qualité des rejets et une diminution des dysfonctionnements sur les dernières décennies ; des problèmes persistent cependant ;
- de l’agriculture, en lien notamment avec la gestion des effluents d’élevage et l’utilisation de phytosanitaires, sur les sous bassins de la Sumène, Gagne, Borne, Laussonne, Gazeille et Suissesse et le Plateau du Devès ;
- de l’assainissement individuel sur l’amont du bassin, bien que les pressions engendrées ne soient aujourd’hui pas évaluées. Le développement des SPANC pour de nombreuses communes ardéchoises et altiligériennes paraît prioritaire ;
mais également avec une qualité hydromorphologique dégradée sur certains linéaires de cours d’eau diminuant leur capacité auto-épuratoire.
A noter qu’en conséquence la qualité de l’eau à l’exutoire du SAGE n’est pas satisfaisante par le cumul d’impacts des rejets et des pollutions diffuses et cela impacte les territoires à l’aval, notamment au niveau de la retenue de Grangent sur la Loire.
Les pressions de rejets du parc épuratoire pourraient s’accroître dans l’Yssingelais en relation avec une croissance démographique attendue au Nord-Est de la zone urbanisée. Quant aux rejets industriels isolés et à l’assainissement non collectif, les connaissances actuelles ne permettent pas une visibilité sur l’évolution de ces pressions.
La connaissance de la qualité des eaux est primordiale afin d’assurer la pérennité des usages sur le bassin. Un effort particulier doit être engagé sur la ressource des aquifères du massif volcanique du Devès, particulièrement sensible aux pollutions, pour définir des actions de préservation de la qualité des eaux brutes destinées à la consommation humaine. Enfin les activités récréatives ne doivent pas être oubliées ; la qualité des eaux de baignade peut être qualifiée de correcte sur les 8 zones de baignade recensées mais elles connaissent ponctuellement des interdictions de baignade.