Point sur la baisse des capacités d’infiltration des sols

Les membres de la Commission Locale de l’Eau (CLE) du SAGE Loire amont ont souhaité développer la connaissance de l’évolution des capacités d’infiltration (ou infiltrabilité) des sols considérant qu’elles influent directement sur deux thèmes majeurs : la qualité de la ressource en eau et le risque d’inondations.

 En effet, la modification de la répartition entre le ruissellement (qui augmente) et l’infiltration (qui diminue) peut avoir de multiples conséquences :

  • modification du régime des rivières (augmentation des débits de crue, diminution des débits en période de sécheresse),
  • baisse de la recharge des nappes souterraines,
  • augmentation des risques d’érosion et de transfert des polluants vers les milieux aquatiques, accentués en cas de saturation des réseaux d’assainissement et de surcharge des stations d’épuration,
  • diminution du pouvoir filtrant et épurateur des sols, susceptible d’aggraver le transfert des polluants vers les nappes et les cours d’eau,
  • impact sur le climat en général (les sols stockent des quantités importantes de carbone et contribuent à la régulation des émissions de gaz à effet de serre) et sur le climat de la ville en particulier (augmentation des températures en été : effet « d’îlot de chaleur urbain »),
  • déstabilisation des bâtiments du fait du desséchement des sols,
  • perte de terres agricoles,
  • dégradation de la biodiversité présente dans les sols.

Ainsi en 2019, sur le bassin de la Loire en amont du barrage de Grangent, l’Etablissement public Loire a proposé un stage de 6 mois, au cours duquel ont été étudiés :

  • les facteurs urbains à l’origine d’une diminution de l’infiltrabilité des sols, analysés à travers l’évolution de l’imperméabilisation du territoire de 1820 à nos jours,
  • les facteurs ruraux avec l’identification des zones à risque de baisse d’infiltrabilité, en lien avec la dégradation physique des sols, 
  • les conséquences de cette diminution de l’infiltrabilité des sols, à travers une quantification des augmentations du risque de production, de transfert et d’accumulation du ruissellement (méthode IRIP de l’Irstea).

 Les résultats de ces premières réflexions vont prochainement être présentés à la CLE, en insistant notamment sur la nécessité d’avoir une vision englobant à la fois les territoires urbains et ruraux, secteurs contributeurs au ruissellement.

A noter qu’en l’absence de données pédologiques, de nombreuses analyses n’ont pas pu aboutir. Néanmoins, les premières conclusions devraient servir de support aux échanges sur l’application de mesures territorialisées, plutôt axées sur des solutions préventives, répondant à la problématique de baisse de la capacité d’infiltration des sols du territoire du SAGE Loire amont. 

Accéder au document présentant l’état des connaissances et la gestion de la baisse des capacités d’infiltration sur le bassin Loire amont  : Synthèse.pdf